'La bonne femme' un univers féminin aux clins d'oeil féministes

'La bonne femme' un univers féminin aux clins d'oeil féministes

The Good Wife est une série intéressante pour le féminisme pour de nombreuses raisons. Bien sûr, la complexité de ses personnages féminins et, en particulier, le portrait qu’elle fait d’une femme d’âge moyen qui revient dans le monde du travail après avoir assumé un rôle d’aide familiale et un rôle secondaire dans la carrière politique de son mari. Mais aussi l'histoire de la collaboration et de la sororité parmi les femmes, de la sexualité à maturité, du leadership politique féminin ou de nombreux cas juridiques qui surviennent au quotidien dans l'environnement judiciaire de Chicago.

Dans une atmosphère de forte tension de travail entre le monde politique et juridique, la série rompt avec ce vieux stéréotype machiste qui perdure au quotidien: ils sont plus compétitifs entre eux lorsqu'ils travaillent ensemble. L'amitié entre Diane Lockhart (la féministe de la deuxième vague avec Christine Baranski) et Alicia Florrick (Julianna Margulies) est basée sur l'admiration et le respect professionnel entre les deux. Certains des meilleurs dialogues ou scènes de la série sont nés de cette relation dans laquelle Diane joue un rôle clé dans la prise de conscience par Alicia de sa liberté et de son pouvoir de décision, et elle témoigne de sa loyauté lorsque la situation s'aggrave.

De 'santa' à femme libre

Outre un excellent univers féminin couvrant plusieurs générations (des plus jeunes, les filles d'Eli Gould et Alicia, à la belle-mère et à sa mère, une hippie qui reste fidèle à la révolution sexuelle des années 70), la série créé par Michelle et Robert King commence par l'histoire de l'épouse d'un procureur de la République emprisonné pour scandales sexuels et de corruption.

Elle devra prendre soin de sa famille et commencer à travailler à partir de rien dans le bureau d'un ancien camarade de classe à l'université.

A la veille de terminer la septième et dernière saison de la série, Florrick surmonte les insécurités, fait des vicissitudes pour conserver son nouvel emploi et éduque ses enfants, fait face à l'opinion publique, se lève professionnellement, prend les rênes de son corps et de sa sexualité et elle démantèle son ancien rôle et construit une nouvelle identité en tant que femme: une leader méthodique, tempérée et tempérée, qui ne craint pas sa part d'émotion.

C’est à ce moment-là qu’elle aborde les stéréotypes dominants dans sa carrière politique: elle doit conserver son rôle de "sainte" et de "bonne épouse", dont elle a tant coûté l’abandon, pour ne pas nuire à ses possibilités et à celles de la père de ses enfants à prendre le pouvoir.

Comme dans "House of Cards", "Scandal" et d'autres séries télévisées actuelles, la série montre le rôle désuet et incohérent de "First Lady" dans la politique américaine.

Dans cette fiction se trouve un autre personnage à contre-courant: Kalinda Sharma (Archie Panjabi), héroïne de l'action et brillant négociateur dans les bureaux, ou l'avocat Lucca Quin (Cush Jumbo), son principal allié la saison dernière.

La série aborde des thèmes romantiques et classiques, mais elle vaut également la peine d’être examinée à la lumière des événements actuels: harcèlement sexuel dans l’armée, violences sexistes, avortement, maternité de substitution, ... charge de l'autonomisation Il contient, et l'occasion de voir l'évolution d'une dirigeante politique (avec de nombreux clins d'œil à Hillary Clinton) ancrée dans l'amour romantique.

Tout cela en dépit du fait qu'Alicia Florrick a affirmé lors d'une discussion avec sa mère qu'elle n'était pas une féministe.

Va-t-il enfin se débarrasser de son passé et de ses chaînes?